Le CAUE de l’Aude invite à nous interroger sur les migrants, les réfugiés, la précarité, l’urgence… sous l’angle urbain et architectural avec une exposition, une table ronde et une projection.
Du réfugié de guerre au sans-abri, du sinistré économique au migrant écologique, l’ONU estime que d’ici 2030, deux milliards de personnes dans le monde seront en situation d’habitat précaire. Après la ville historique, puis la ville pavillonnaire, on assiste à l’émergence de la ville précaire, avec ses camps, ses bidonvilles, sa «Jungle»… Contrainte par une économie de moyens, celle-ci est forcée d’inventer de nouvelles pratiques constructives qui en font un étonnant laboratoire de la ville.
TABLE RONDE « Les camps de réfugiés. Un nouveau « modèle » urbain ?
le 13 mai 2016
aux Archives départementales de l’Aude à Carcassonne (sur inscription au CAUE)
Pour interroger le développement de ce « modèle » urbain en expansion, le CAUE de l’Aude, en partenariat avec les Archives départementales de l’Aude, a convié deux architectes et un philosophe de l’urbain à nous présenter leurs travaux et à débattre avec le public lors d’une table-ronde organisée le 13 mai 2016 :
— Cyrille Hanappe, enseignant à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-Belleville, présentera les travaux de relevé et de compréhension effectués sur la « Jungle de Calais » par ses étudiants,
— Maxim Julian, architecte originaire du Liban, retracera l’histoire et la croissance urbaine de Chatila, le plus ancien camp de réfugiés palestiniens au Moyen-Orient,
— Thierry Paquot, philosophe de l’urbain, questionnera la dimension existentielle de l’habiter selon la définition d’Heidegger : «être-présent-au-monde-et-à-autrui ». Comment, selon cette acception, peut-on habiter un campement de réfugiés ?
Le 13 mai 2016 à 18h 30
EXPOSITION « À l’ombre de Chatila », photographies de Tarek Charara
jusqu’au 24 juin 2016
à la Maison de l’Architecture et de l’Environnement (CAUE 11)
Cette exposition primée en 2004 au festival Off de Visa pour l’Image nous restitue une image à la fois tendre et sans concession du quotidien des habitants de l’un des plus tristement célèbres camps de réfugiés palestiniens au Moyen-Orient, celui de Chatila, au sud de Beyrouth. Les premières tentes dressées dans l’urgence après l’exil forcé, en 1948, ont laissé place à un camp en dur prévu pour 8 000 personnes et qui en compte le double aujourd’hui.
Privées de leurs droits civils et politiques, oubliées de tous, ces familles palestiniennes s’efforcent de conserver leur dignité et d’espérer pour leurs enfants une vie meilleure, malgré la promiscuité et le dénuement, dans une ville si dense que la lumière ne parvient que difficilement au pied des immeubles. L’ombre qui plane sur les habitants porte aussi le poids des massacres puis des sièges et des guerres qui se sont succédés à Chatila.
Il fallait le regard sensible et pudique de Tarek Charara, photographe né en Allemagne d’un père libanais et d’une mère allemande, pour sortir de l’ombre ces visages et ces lieux inoubliables. Il est l’auteur en 2005 aux éditions de l’Etincelles, de « À l’ombre de Chatila », préfacé par Leila Shahid, dont les photos ont fait l’objet de nombreuses expositions.
PROJECTION EN PLEIN AIR « Shigeru Ban, architecte de l’urgence »
le 26 mai 2016
Maison de l’Architecture et de l’Environnement à Carcassonne le 26 mai à 21h 30
En association avec Les amis du Cinoch’, projection en plein-air du documentaire réalisé par Michel Quinejure sur le parcours de Shigeru Ban, architecte japonais qui, de Kobé à Istanbul, témoigne avec ferveur de son désir d’aider les plus démunis. (Sous réserve de beau temps.)
Cet événement prend place dans le cadre du Mois de l’Architecture organisé par la DRAC et ses partenaires en Languedoc-Roussillon
publié le 10/05/2016