« Budget 2019 : cap sur la prospérité », tel est le titre du communiqué de presse du gouvernement publié le 24 septembre à l’issue de la présentation du projet de loi de finances 2019 en conseil des ministres. Celui-ci annonce qu’un « effort budgétaire important sera porté sur l’éducation, la recherche, la transition écologique et à travers le ‘Grand plan d’investissement’ du gouvernement ».
Le budget du ministère de la Transition écologique passerait de 10,39 milliards d’euros en 2019 à 10,59 milliards, soit une légère progression de 3,1 %, loin du sursaut demandé Nicolas Hulot.
Le ministère, ses agences et opérateurs devront une nouvelle fois se serrer la ceinture. Les effectifs seraient réduits de 1 081 postes en équivalent temps plein, soit 2 % de la masse totale. En 2018, plus de 1 300 postes étaient supprimés.
Des « actions phares » seraient déployées l’année prochaine, décrit le gouvernement : le financement de 75 000 rénovations thermiques ; la prime à la conversion de véhicule « sera prolongée et des crédits supplémentaires y seront consacrés ».
Le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) ne sera pas transformé en prime au 1e janvier 2019. Il est prorogé à hauteur de 800 millions d’euros. Le budget alloué en 2016 et 2017 était de l’ordre de 1,7 milliard.
Alors que la loi pour la transition énergétique et la croissance verte (LTECV) demanderait d’investir quelque 4 milliards d’euros chaque année dans la rénovation énergétique, les aides cumulées pour 2019 tout type de logements privés confondus s’établiraient à… un milliard d’euros.
Le gouvernement assure en outre que « l’accélération de la transition écologique guide les choix d’infrastructure pour améliorer la qualité de vie de nos concitoyens : c’est pour cette raison que le gouvernement souhaite en priorité investir dans les transports du quotidien qui contribuent à réduire l’empreinte carbone. »
Combien pour la biodiversité ?
Les crédits en faveur de la biodiversité seraient renforcés afin de mettre en œuvre le plan biodiversité. Pour rappel, 600 millions d’euros sur 4 ans avaient été annoncés la présentation du plan en juillet dernier. Plus de 500 millions proviendraient des Agences de l’eau.
En 2019, l’augmentation de la redevance pour pollution diffuse (50 M€) « incitera à réduire l’utilisation des produits phytosanitaires et son produit financera la conversion à l’agriculture biologique », précise le dossier de presse du 24 septembre. Les chasseurs seraient mis à contribution. Si le prix du permis national a été divisé par deux, « une contribution pour la biodiversité sur tous les permis » serait « instituée ».
Ce que le gouvernement ne dit pas, c’est que les Agences de l’eau devraient une fois encore être mises à contribution.
1 Mde de moins pour la cohésion des territoires
Le ministère de la Cohésion des territoires voit pour sa part ses moyens baisser de 17,22 milliards en 2018 à 16,5 milliards annoncés pour 2019. Ce recul proviendrait essentiellement de la « réforme » des APL.
Le budget pour la culture ne devrait pas évoluer entre 2018 et 2019. Il s’établirait à 2,72 milliards annoncés pour 2019. La rue de Valois, ses établissements et ses opérateurs perdraient quelque 280 emplois.
C.R.
[publié le 24/09/2018]