Première destination touristique française, le Var a été une terre d’expérimentation et d’innovation de l’architecture balnéaire des Trente Glorieuses. A l’écart des grands aménagements touristiques des côtes languedociennes, les programmes résidentiels de vacances du Var ont adopté un modèle spécifique, dont la part de rêve s’exprime encore chez leurs habitants. C’est le sujet de l’exposition photo et vidéo que le CAUE Var et La Rue des Arts proposent au public de septembre à décembre 2019.
Le CAUE Var et La Rue des Arts, avec la collaboration du Conseil départemental du Var et la ville de Toulon, proposent l’exposition « ARCHITECTOPIES, Habiter le Var en Vacances ». Une exposition photo et vidéo qui met en avant l’architecture des résidences de vacances varoises et leurs habitants à travers des vidéos-témoignages. L’exposition s’accompagne d’ateliers d’arts plastiques et architecture, de promenades architecturales, de conférences, de lectures performances…
ARCHITECTOPIES. Habiter le Var en vacances
EXPOSITION ET MÉDIATION / photographies et vidéos
organisation : CAUE Var et La Rue des Arts
avec le Conseil départemental du Var et la ville de Toulon
+ ateliers, promenades architecturales, lectures…
19 septembre au 20 décembre 2019 – La Rue des Arts – Toulon
Vernissage le jeudi 19 septembre à 18h30
Commissariat de l’exposition : Pascale Bartoli
photographe : Geoffroy Mathieu
vidéaste : Jean-Luc Charles
« Pour beaucoup d’entre nous le lieu de la villégiature familiale est une Madeleine de Proust. L’évocation de ces lieux engendrent un faisceau de souvenirs, d’anecdotes, une mémoire physique, des sensations, des senteurs de l’été. De ce fait, ce terrain propice au bien-être et à l’utopie est sans doute un des programmes les plus opportuns à l’invention architecturale. Aussi, imaginer une exposition sur l’architecture des vacances exige de ne pas se limiter aux thématiques constructives ou esthétiques, il s’agit de mettre en avant les habitants, saisonniers ou principaux, la mémoire d’une histoire populaire : celle du tourisme de masse depuis 50 années.
Modèle de développement spécifique
Les cités de vacances des Trente Glorieuses du littoral Varois, sujet de cette exposition, constituent une série de projets intéressante à plusieurs titres. D’abord, il nous permet d’aborder le thème des aménagements balnéaires en France, à l’initiative de la politique Gaulliste, le tourisme a constitué un véritable vecteur de reconversion des territoires et un renouveau économique pour l’ensemble du pays. En marge des chantiers pharaoniques d’infrastructures ou de la création des stations du Languedoc Roussillon, le Var a depuis longtemps adopté un modèle de développement spécifique, qu’on peut qualifier de raisonné. En effet, sur ce littoral, la valorisation et la préservation du paysage sont souvent allées de pair avec les installations d’infrastructures et de logements. Deux facteurs ont inspiré le déploiement touristique du département : c’est la période portée par les utopies humanistes de l’après-Guerre mais également sa géographie et une tradition tenace de préservation du paysage engagée depuis les années 1920 (Plan Prost pour le Littoral Varois) qui vont ancrer ses spécificités.
Rites de vacances
Dans les années 1950 à 1970, alors que les montages immobiliers des villages de vacances se sophistiquent et que les modèles d’habitat se diffusent de plus en plus rapidement, les modes de financement et de promotion des stations balnéaires restent traditionnellement insufflés par la bourgeoisie parisienne, par le monde sportif et intellectuel et relayé par les médias grand public (magazines, cinéma, télévision). Parmi cette production, on trouve une série de projets architecturaux et urbains où l’expérimentation et l’innovation ont été au cœur du dispositif de création. Réputés internationalement, ils ont été promus au rang de modèles. Une autre évolution touristique réside dans l’arrivée des programmes touristiques sociaux comme les VVF impulsés par l’État et le milieu associatif. Leurs architectures rationalistes et économiques réinvestiront les rites des vacances au nom d’une idéologie sociale et communautaire.«
Pascale Bartoli, commissaire de l’exposition
toutes les infos, programme, dossier de presse sur le site du CAUE Var
[image du haut : La Rade ensoleillée, Bormes les Mimosas
Georges Candilis et Pierre Raoux architectes, 1967-1975]