Après avoir profité de son logement du matin au soir, ou souffert plus que jamais de sa petite taille,
après avoir à l’envi parcouru sa rue, découvert un peu mieux son quartier,
après s’être émerveillé de son jardin ou s’être désolé chaque jour de ne pas en avoir,
le temps du déconfinement est venu. Ou presque.
Privé-public… Chacun a pu, dans cette vie entre parenthèses, en éprouver la frontière.
Tous ont perçu, plus intensément qu’à nul autre moment, combien la collectivité momentanément interdite, est bien plus qu’une somme d’individus. Ce qui manquait le plus était immatériel. C’était le lien entre les hommes, qui fait société.
Il a donc bien une valeur, ce lien, que l’économie peine – ou tarde – à évaluer. Cette crise nous enseigne qu’il a un prix, puisqu’en être privé a un coût, énorme. Et ce coût, nous savons le chiffrer.
Il va bien falloir que nous le prenions en compte dans ces métiers qui nous ont sauvés, soutenus, nourris, rassurés.
Nous allons aussi devoir réparer nos villes, soigner notre cadre de vie et repenser notre rapport à la nature.
L’invisible s’est invité dans nos vies : faisons-lui une place durablement.
Les CAUE ouvrent à nouveau leurs portes.
L’activité n’a jamais cessé nulle part, mais l’accueil du public et le travail sur le terrain étaient évidemment très réduits.
Il nous tarde de retourner auprès des particuliers, des élus des grandes agglomérations, des départements, comme des plus petits villages, auprès des élèves dans les classes, des artisans…
Notre ADN, dans ce monde global, c’est d’abord le local, le quotidien, le lien et le frugal. Des termes auxquels l’actualité récente a redonné ses lettres de noblesse. Certains font même le pari qu’ils devront écrire l’avenir. Certainement, mais pas seuls. Il faudra dans les territoires rapprocher des disciplines qui s’ignorent trop, réviser certains modèles économiques, peut-être inventer de nouveaux métiers.
Plus que jamais, nous serons là à vos côtés pour aussi re-questionner, expérimenter, innover.
Plus qu’un service, nous vous devons un engagement. Nous y sommes prêts.
Joël Baud-Grasset
Président de la FNCAUE