Le CAUE de l’Aude accueille une grande exposition « La Maison des Super-héros qui montre comment la bande dessinée américaine se fait le miroir de nos cités du XXe siècle.
EXPOSITION La Maison des Super-héros
Co-produite par la Maison de l’architecture et de la ville Nord-Pas de Calais, la Maison de l’architecture Poitou-Charentes et la Maison de l’architecture de Haute-Normandie, en partenariat avec la Cité Internationale de la Bande Dessinée et de l’image d’Angoulême
à voir au CAUE de l’Aude du 19 octobre 2016 au 20 février 2017
entrée libre
Un vernissage-goûter aura lieu le 19 octobre 2016 à 16h, précédé de visites guidées pour les enfants à partir de 7 ans (gratuit, sur inscription). D’autres visites guidées seront organisées pendant les congés scolaires (sur inscription), et l’exposition sera visible du lundi au vendredi de 9h à 17h jusqu’au 20 février 2017
Les super-héros et leur maison
Avec « Tarzan » et la « femme fatale », le « superhéros » est l’un trois grands mythes fondés au XXe siècle. Il apparaît à l’orée des années 30, à l’évidence en réaction à l’époque. Ce que dénonce alors Superman, premier né et archétype, c’est le rapport à la modernité. La crise de 1929 a effondré la foi dans le New Deal. Le progrès ne sauvera personne.
Face à cette apocalypse économique sans précédent, il faut un messie d’un genre nouveau. Parmi ces miracles avortés du XXe siècle que Superman se doit de surmonter immédiatement, il y a le train et sa rapidité, les balles de révolver de la criminalité, et bien sûr les gratte-ciels, qu’il enjambe d’un bond. Dès lors, modernité, ville et superhéros sont intrinsèquement liés. Une relation qui murit tout au long du XXe siècle pour épouser les problématiques de chaque époque.
A travers cette exposition, il devient possible d’expliquer en quoi la bande dessinée américaine et son héraut se sont faits le miroir critique de nos cités au XXe siècle.
La ville américaine
Le super-héros est intrinsèquement lié à sa ville. Il se crée à l’image de son territoire. Lorsqu’elle souffre, il souffre également. Et l’inverse se vérifie. Si le super-héros défaille pour raison personnelle, si son moral tombe, la ville s’effondre avec lui.
Les mégapoles des superhéros sont donc d’immenses utopies fantasmatiques qui révèlent beaucoup de leur époque. Ce sont des miroirs déformant de notre civilisation. Gotham City la ville du crime, Métropolis la cité rayonnante de l’exode rural… toute proposent un reflet de la place de la ville de notre civilisation.
La maison comme extension
Les super-héros ont des super-demeures. Superman, le premier, seul de son espèce égarée sur une planète où personne ne peut le comprendre, construit sa forteresse de solitude au Pôle Nord, telle une maison de campagne où renouer avec ses racines quand le poids de sa condition lui pèse trop.
La domotique y est également très présente. Le super-héros vit dans un environnement à la pointe de la technologie. Et ces dernières années, l’énergie verte est au cœur de la reconstruction de la ville (Batman dans son dernier film, Les Avengers également). A ce sujet, Superman vient de déplacer, après 70 ans, sa forteresse de solitude du Pole nord dans la jungle.
L’après 11 septembre 2001
Aujourd’hui, plus que jamais, la maison du super-héros est la cible des assauts. Tous les films tournés à partir des licences en font état. La bande annonce du dernier Iron Man réserve d’ailleurs un bon tiers de son temps à la destruction de la demeure de Tony Stark, qui est lui même l’architecte du Stark Building, immense tour au milieu de New York, entièrement alimentée à l’énergie verte.
Ex Machina, autre grande bande dessinée post 2001, raconte l’ascension politique d’un superhéros qui aurait sauvé l’une des tours jumelles. Il devient maire de New York, et choisit de se concentrer sur l’action publique.
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publié le 17/10/2016